Londres avait annoncé le 16 décembre son intention d'extrader M. Khalifa, 47 ans, d'ici la fin du mois après qu'il ait épuisé tous ses recours au Royaume Uni. L'extradition intervient "conformément aux procédures légales et aux dispositions de la convention judiciaire" entre l'Algérie et le Royaume-Uni, a précisé le ministère dans un communiqué, cité par l'agence de presse APS.

Khalifa"Suite l'épuisement de tous les recours auprès de la justice du Royaume Uni et de la justice européenne, concernant l'extradition de M. Abdelmoumene Rafik Khalifa, la délégation (algérienne) qui s'est déplacée dimanche à Londres a finalisé toutes les procédures d'extradition pour la remise du concerné", a indiqué le texte.

Rafik Khalifa a "été remis le 24 décembre (mardi)" aux autorités algériennes, a ajouté le communiqué.

Le ministre de la Justice Tayeb Louh avait indiqué le 17 décembre que son pays avait pris ses dispositions pour accueillir M. Khalifa et lui assurer un procès équitable.

Fils d'ancien ministre, M. Khalifa avait symbolisé la réussite individuelle en Algérie à la fin des années 90 en édifiant un empire économique, dont une banque, une chaîne de télévision et une compagnie aérienne.

Mais le "golden boy" a fait faillite en 2003 et a été condamné en 2007 en Algérie à la prison à vie pour détournements de fonds et usages de faux. Entretemps, il s'était réfugié à Londres.

M. Khalifa est accusé entre autres pour vols survenus au niveau des différentes agences d'El Khalifa Bank (une banque privée qu'il avait lui-même créé), gestion anarchique et négligence ayant marqué les transferts illicites de devises et détournements organisés.

Le procès de ce qui est communément appelé en Algérie "l'affaire El Khalifa Bank" s'est ouvert en janvier 2007.

Au cours de ce procès qui avait duré des jours, plusieurs personnes, dont certaines sont connues, ont été impliquées et jugées pour différents chefs d'inculpation.

Quant au principal accusé, il a été condamné par contumace à la perpétuité pour plusieurs crimes en relation avec la gestion d'El Khalifa Bank.

Outre son pays d'origine, l'accusé est aussi poursuivi par la justice française pour "abus de confiance, banqueroute par détournement d'actifs, banqueroute par dissimulation de comptabilité et blanchiment en bande organisée".

M. Khalifa a été arrêté le 27 mars 2007 sur le territoire britannique dans le cadre d'un mandat d'arrêt européen délivré par le tribunal de grande instance de Nanterre (Hauts-de-Seine, dans la région Île-de-France). Mais suite à plusieurs appels, il avait pu rester en territoire britannique.