Comme nous sommes encore loin de la perfection dans le domaine de l’organisation, les soucis ont alors commencé. Retour de A à Z sur les trois premiers jours du Sila.description A comme aberrations. La première aberration de la journée de jeudi a été sans doute l’annulation de la rencontre des femmes éditrices dans le monde arabe. Et pour cause, l’animatrice de la rencontre, Zineb Laouedj, a manqué à l’appel. Dans l’après-midi, un récital poétique devait être animé par Djamel Foughali, mais celui-ci a également manqué à l’appel. En visite au Sila, Najwan Darwich (qui participe à la résidence d’écriture dans le cadre de l’évènement “Mahmoud Darwich, une vie de poésie”), a sauvé les meubles en animant ce récital. Mais au moment où le oudiste irakien Saâd Mohamed Djaouad a commencé à jouer quelques accords pour mettre le public dans l’ambiance, un journaliste muni de son micro, et accompagné par un caméraman, s’est mis à faire un envoi en direct pour la télé, sans aucun respect pour les convives, tout en plongeant la salle dans la stupéfaction. C comme censure. Chaque année, le même débat sur la censure revient. La ministre de la Culture a expliqué qu’il y avait une réglementation qui interdisait aux éditeurs de faire rentrer des livres en Algérie qui touchent notamment à la guerre de Libération, ou qui représentent un danger pour la sécurité du pays. Pour l’instant, aucune censure n’a été exercée, et les livres continuent d’arriver. Cependant, le stand d’Abassa.com, éditeur de Poutakhine, le roman polémique, est toujours vide, bien que le nom et l’emplacement de cet éditeur figurent toujours sur le plan du Sila. Rappelons que le livre à sa sortie a été présenté à la salle Mohamed-Zinet (Oref) par son auteur Mehdi El-Djazaïri. D comme dédicace. Les ventes-dédicaces ne sont pas arrêtées. Tous les auteurs ont répondu présent à l’appel de ce 14e Sila, et ont procédé à des séances de dédicaces de leurs ouvrages. Mais comme il n’y a pas de rentrée littéraire en Algérie, il n’y a pas lieu de dire que les livres sont sortis expressément pour le Sila, et que beaucoup d’éditeurs saisissent cette opportunité pour présenter leur catalogue et aller à la rencontre du public. Tous les jours, des auteurs signent leurs œuvres (regarder le Sortir). E comme emballage. Les cartons d’emballage sont toujours présents au Sila. On peut rencontrer ces objets tout à fait inutiles dans un stand, au niveau de l’espace “D” et “E”, là où il y a une concentration de livres religieux. C’est là également où il y a le plus de foule, et où certains éditeurs arabes distribuent des livres gratuitement. H comme humidité. L’humidité fait rage au niveau du Sila. En effet, plusieurs éditeurs, qui ont vu leurs ouvrages s’abîmer parce qu’il y a une forte humidité et pas assez d’aération, s’en sont plaints aux représentants de la presse et ont exprimé leurs craintes quant à l’endommagement de leurs stocks. P comme palmier. Insolite au Sila, et précisément au niveau du “C”, où un palmier traverse le stand d’un éditeur : les éditions Socrate proposent ainsi de l’exotisme au niveau du catalogue, et même du stand. R comme récompenses. Aucune récompense en marge ou dans le cadre de ce 14e Sila, contrairement à l’année dernière où il y a eu les “Prix du Sila” (des récompenses qui ont été répercutées dans la presse par cette fausse appellation, puisque c’est l’ancien organisateur qui a récompensé les auteurs), et le “prix des Libraires”. Cette année, Aslia a décerné le prix des Libraires à Hamid Grine, l’auteur du roman, Il ne fera pas long feu (éditions Alpha), mais la cérémonie de remise du prix est prévue après la fin du Salon du livre. S comme stand. Il n’y a pas lieu cette année de parler des plus beaux stands, puisque dans l’ensemble, tous les stands se ressemblent. Il y a par contre des stands plus grands que d’autres et un peu plus intéressants au niveau de la décoration, notamment celui des éditions Dalimen, Alpha ou encore celui des éditions Casbah.